Factuel est allé à la rencontre de François Montaigne, récemment nominé en tant que directeur par intérim de l'Institut Jean Lamour (IJL).
Factuel : pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J'ai eu une formation initiale en électronique qui m'a conduit à faire une thèse à l'interface entre les capteurs et l'électronique de spin au sein de l'Unité Mixte de Physique CNRS-Thales. Après un séjour post-doctoral au Cavendish Laboratory (Cambridge), j'ai été nommé maître de conférences en 2000 à la Faculté des Sciences et Technologies (FST) et au Laboratoire de Physique des Matériaux. A côté de mes activités d'enseignement et de recherche, je me suis aussi investi dans des responsabilités collectives notamment au sein du laboratoire en coordonnant une plateforme de micro-nanofabrication puis en assumant la fonction de directeur technique de l'IJL de 2018 à 2022.
Factuel : quel est votre domaine de recherche ?
Mes activités s'inscrivent au sein de l'équipe Nanomagnétisme et Electronique de Spin de l'IJL. Nous nous intéressons au comportement magnétique de petites structures magnétiques, épaisses de quelques nanomètres et larges de quelques centaines de nanomètres, ainsi qu'aux relations entre le transport électronique (courants) et l'aimantation. Mon activité est à la fois numérique et expérimentale, avec la fabrication de ces nanostructures magnétiques et la caractérisation de leurs propriétés magnétiques et électriques. Actuellement, je m'intéresse particulièrement à des systèmes de nanoaimants en interaction, dits spin artificiels, qui constituent des systèmes modèles pour la physique statistique. J'étudie aussi le retournement ultra-rapide, moins d'une picoseconde, de l'aimantation de nanostructures magnétiques.
Factuel : quels sont vos projets au sein de l'IJL ?
L'Institut Jean Lamour est un grand laboratoire rassemblant plus de 240 personnels permanents de l'Université de Lorraine et du CNRS. Ses activités, centrées autour de la science des matériaux, sont nombreuses et variées relevant principalement de la physique et chimie des matériaux mais aussi de l'électronique ou des sciences du vivant. C'est un domaine qui offre l'opportunité de mener à la fois des études fondamentales tout en répondant aux besoins sociaux-économiques.
Mon projet consiste avant tout à accompagner au mieux les nombreux projets des membres de l'IJL! Il s'agira notamment de soutenir les dynamiques collectives en faisant fructifier notre diversité, tout en évitant la dispersion. Cela passera par de "grands" projets, par exemple dans le domaine des plasmas de fusion ou de la métallurgie combinatoire, mais aussi par un accompagnement adapté des projets émergents dans un environnement qui n'est pas toujours adapté à un développement serein des projets. Les enjeux liés au développement durable et aux différentes transitions sont au cœur de multiples travaux de l'IJL dans les domaines de l'énergie, du recyclage des matériaux ou encore de la décarbonations de certains procédés. Mais il conviendra également de nous interroger sur nos pratiques en matière d'achats, de consommation électrique et de politique de déplacements professionnels.