[Visages de la recherche] Michaël Gauthier, directeur de FEMTO-ST

Visages de la recherche

Le CNRS est allé à la rencontre de Michaël Gauthier, récemment nommé nouveau directeur du laboratoire FEMTO-ST (CNRS, Université de Franche-Comté, Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard).

Quel est votre parcours ?

Après avoir obtenu ma thèse dans le domaine de la microrobotique en 2002, j’ai rejoint le CNRS en tant que chargé de recherche CNRS en 2003 au sein de l’UMR Laboratoire d’Automatique de Besançon (LAB). J’ai intégré le laboratoire FEMTO-ST en 2008 au sein du département Automatique des Systèmes MicroMécatroniques (AS2M) créé lors de la fusion avec le LAB.

J’ai été porteur de nombreux projets nationaux (ANR, etc.) et responsable de Workpackages dans des projets européens. J’ai eu l’honneur de recevoir la médaille de Bronze du CNRS en 2011 avant de présenter mon Habilitation à Diriger des Recherches et d’obtenir un poste de Directeur de Recherche en 2012. J’ai alors assuré la direction du département AS2M durant 4 ans de 2012 à 2016 puis la direction adjointe de FEMTO-ST en charge du conseil scientifique jusqu’en 2019. En parallèle, j’ai co-fondé la spin-off Percipio Robotics SA, créé en 2011 devenue une PME de plus de 40 salariés en 2024 exportant des machines de micro-assemblage robotisée.

Plus récemment, je me suis investi dans la construction des collaborations scientifiques à l’échelle de la grande région Bourgogne-Franche-Comté en étant l’animateur d’un des trois axes prioritaires de l’ISITE BFC et animateur de l’un des six pôles du site. J’ai également dirigé le collegium SMYLE, partenariat entre FEMTO-ST et les laboratoires de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Enfin, j’ai co-animé le groupe thématique « robotique miniature » à l’échelle européenne au sein de euRobotics.

Quel est votre domaine de recherche ?

Mon domaine de recherche est la robotique miniature. Il s’agit d’une branche de la robotique dont l’objectif est double : inventer des robots de petites tailles et proposer des méthodes de manipulation robotique d’objets microscopiques.

Dans le cas des robots de petites tailles, l’enjeu applicatif est d’accéder à des zones particulièrement confinées comme certaines parties du corps humain. Sur le plan scientifique, concevoir un robot miniature nécessite de repenser en profondeur ses différentes fonctions et composants : actionneurs, méthodes de perception, préhenseurs. On peut citer, par exemple, la conception réalisation d’un robot miniature original permettant de réaliser des tâches de prise et dépose d’objets à une cadence de 10 pièces par seconde récemment publié dans la revue Science Robotics.

La manipulation robotique d’objets microscopiques trouve des applications dans le domaine du micro-assemblage d’objets manufacturés et également dans l’étude des cellules biologiques. La saisie et le positionnement d’objets microscopiques se différencie de l’échelle macroscopique par le comportement original de ces objets qui ont par exemple tendance à rester coller aux doigts d’un préhenseur. Ce paradigme scientifique nécessite de développer des fonctions robotiques qui lui sont propres. On peut citer, l’exploitation de principes électrostatiques comme la diélectrophorèse qui associée avec des méthodes d’automatique permettent de faire suivre une trajectoire précise à un lymphocyte T, travaux développés en collaboration avec l’EPFL et l’Etablissement Français du Sang.

Quels sont vos projets au sein du laboratoire ?

L’institut de recherche FEMTO-ST est placée sous la tutelle de l’Université de Franche-Comté, SupMicroTech, l’UTBM et le CNRS au titre de CNRS Ingénierie et CNRS Sciences Informatiques. Avec environ 700 membres, il est structuré en 7 départements scientifiques disciplinaires et une équipe de recherche SHS travaillant à l’interface SHS/ingénierie. Je suis accompagné dans ma mission par Marie-Ange Manier, directrice adjointe en charge de la politique d’amélioration continue et Thérèse Leblois, directrice adjointe en charge de la politique scientifique.

L’objectif premier, partagé par l’ensemble des membres de FEMTO-ST, est de générer des connaissances scientifiques dans des thématiques de recherche sur lesquelles l’unité a vocation à se positionner à l’échelle internationale. La culture de l’interdisciplinarité et l’ancrage expérimental des travaux scientifiques sont des caractéristiques de l’unité qu’il conviendra de poursuivre à l’avenir. En effet, de nombreux travaux s’appuient sur une validation expérimentale de méthodes et principes scientifiques originaux reposant sur des technologies de pointe, incarnées par les 10 plateformes de l’unité. De plus, de nombreux résultats scientifiques sont obtenus en alliant des compétences de plusieurs départements de l’unité, cette dynamique sera renforcée avec la création de nouveaux axes transverses. On peut citer, par exemple, les sciences et technologies pour la santé, les microsystèmes et les micro-nano-technologies, les sciences du numériques et l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et enfin les sciences et technologies pour le développement durable.

Le bon fonctionnement de l’unité doit énormément à l’engagement et au travail de qualité fournis par l’ensemble de ses membres. La création d’une ambiance de travail apaisée où chacun comprend son rôle dans la structure et peut recueillir les fruits légitimes de son travail est essentielle. Le renforcement du rôle de conseil d’unité (CU), instance représentative de l’ensemble des personnels, permettra par la constitution de groupes de travail sur le sujet et par un dialogue avec la direction d’identifier les éventuelles marges de progrès en termes de qualité de vie au travail (QVT) et coconstruire avec les personnels des solutions d’amélioration. Enfin, l’unité veillera à ce que les personnels puissent bénéficier des mêmes services quel que soit le(s) site(s) sur lesquels, ils ou elles travaillent.

Enfin, nous nous engageons dans la mutation environnementale de FEMTO-ST en soutenant de manière conjointe (i) des projets scientifiques visant l’accompagnement de la transition écologique et (ii) une évolution de nos pratiques professionnelles (ex : bilan des BGES, réduction de l’impact carbone et de la consommation énergétique) en synergies avec les politiques des établissements.